Quand on sort ensemble, il peut arriver qu’une dispute se produise de temps en temps.
C’est normal et souvent, cela n’a pas de conséquences importantes. C’est même parfois l’occasion de dire ce que l’on a sur le cœur et cela permet de discuter de ce qu’on voudrait améliorer.
Par contre, certains comportements servent à contrôler l’autre : surveiller sa manière de s’habiller, ses ami-e-s, ses contacts Facebook, ses SMS…
Vouloir contrôler l’autre, c’est risquer d’entrer dans la spirale de la violence.
Si l’un contrôle l’autre, on n’est plus dans une relation égalitaire mais dans un rapport de pouvoir et de domination de l’un sur l’autre.
La violence peut prendre différentes formes. Elle s’installe progressivement dans la relation amoureuse et est rarement repérée.
Ton copain, ta copine ou ton ex te…
- contrôle sans cesse ?
- appelle sans cesse ?
- dévalorise, rabaisse fréquemment ?
- empêche de fréquenter ta famille, tes ami-e-s ?
- humilie ? t’insulte ?
- prive de ton argent ?
- contrôle toutes tes dépenses ?
- lance des objets ?
- bouscule ? te frappe ?
- impose des pratiques sexuelles non désirées ?
- menace de se suicider si tu le/la quittes ?
- menace si tu veux demander de l’aide ?
Ces différents types de comportements sont, quand ils se répètent et/ou se combinent, des actes de violence.
La violence en amour peut exister à tout âge et peut concerner tous les couples qu’ils cohabitent ou non, qu’ils soient mariés ou non, que les partenaires soient de sexe différent ou de même sexe ; qu’ils se connaissent depuis longtemps ou depuis peu, qu’ils soient très amoureux ou plus du tout.
La Belgique a adopté une définition officielle de la violence entre partenaires :
« Les violences dans les relations intimes sont un ensemble de comportements, d’actes, d’attitudes de l’un des partenaires ou ex-partenaires qui visent à contrôler et dominer l’autre. Elles comprennent les agressions, les menaces ou les contraintes verbales, physiques, sexuelles, économiques, répétées ou amenées à se répéter portant atteinte à l’intégrité de l’autre et même à son intégration socioprofessionnelle. Ces violences affectent non seulement la victime, mais également les autres membres de la famille, parmi lesquels les enfants. Elles constituent une forme de violence intrafamiliale.
Il apparaît que dans la grande majorité, les auteurs de ces violences sont des hommes et les victimes, des femmes. Les violences dans les relations intimes sont la manifestation, dans la sphère privée, des relations de pouvoir inégal entre les femmes et les hommes encore à l’œuvre dans notre société. »
Définition approuvée lors de la conférence interministérielle du 8 février 2006 et issue du Plan d’action national en matière de lutte contre les violences entre partenaires.
Le continuum des violences dans le couple
Différentes formes de violences s’ajoutent les unes aux autres. La stratégie, souvent inconsciente de l’auteur-e, est de prendre le pouvoir sur la victime en lui faisant perdre confiance en lui/elle et en l’isolant. L’objectif de l’agresseur est d’amener l’autre à se plier à ses désirs sans devoir discuter.
La violence psychologique
C’est quand on diminue la confiance en soi de l’autre et qu’on essaie de limiter son autonomie. Par exemple : humiliations, crises de jalousie, chantage, menaces de mort et de suicide. Comme tous les types de violences, ces comportements entraînent une baisse de l’estime de soi.
Beaucoup de gens pensent que cette forme de violence est moins grave que les violences physiques ou sexuelles parce qu’elle ne laisse pas de traces visibles. C’est faux ! La violence psychologique laisse des blessures intérieures profondes.
La violence verbale
C’est quand on se sert des mots pour humilier l’autre ou pour créer chez lui ou elle un sentiment d’insécurité et de peur. Cette forme de violence est beaucoup plus fréquente qu’on ne le pense.
La violence physique
C’est quand on utilise la force physique pour affirmer son pouvoir sur sa copine ou son copain, dans le but de l’intimider et de la/le terroriser (par exemple, il le/la pousse, le/la bloque, le/la frappe).
La violence sexuelle
C’est quand on impose à l’autre des gestes sexuels non désirés ou qu’on l’oblige à prendre part à des activités sexuelles non désirées. Cette violence se déroule souvent dans un contexte d’intimidation, de manipulation, de chantage, de menace ou d’utilisation de la force
La violence économique
C’est quand on rend ou maintient le/la partenaire financièrement dépendant-e ou qu’on vise à affaiblir son autonomie financière
Le cycle de la violence
Le cycle de la violence permet de mieux comprendre :
- comment évolue la violence dans une relation amoureuse
- comment l’auteur-e et la victime arrivent à trouver cette violence acceptable.
- pourquoi bon nombre de victimes ne quittent pas l’agresseur-e ou retournent auprès de lui/elle après avoir subi des actes de violence.
Dans une relation amoureuse marquée par la violence :
- Le cycle de la violence est un cercle vicieux qui comporte quatre phases : le climat de tension, l’explosion de la violence, la justification et la lune de miel.
- Le cycle se répète sans cesse et de façon de plus en plus accélérée.
- Plus le cycle se répète, plus la phase de la « lune de miel » raccourcit, jusqu’à disparaître.
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Climat de tension et de peur
L’auteur-e est tout le temps mécontent-e, il/elle menace. La victime a peur et fait tout pour que l’auteur-e ne se fâche pas.
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Agression, crise
L’auteur-e passe à l’attaque : menaces, injures, coups.
La victime est honteuse, triste, en colère.
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L’accalmie
L’auteur-e minimise ou nie ses violences, se trouve des excuses, accuse l’autre de l’avoir provoqué-e, demande pardon, supplie, promet de changer.
La victime culpabilise, se sent responsable d’avoir provoqué la violence de l’auteur-e.
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Lune de miel
L’auteur-e est adorable, offre des cadeaux.
La victime croit que la violence ne se reproduira plus et est heureuse du calme retrouvé.
Les conséquences de la violence
Les violences laissent des traces, et pas seulement des traces physiques. Les personnes violentées s’isolent, perdent progressivement l’estime d’elles-mêmes, elles sont souvent fatiguées, ont des problèmes de santé et prennent parfois des risques pour leur sécurité (consommation exagérée d’alcool, de drogue, conduites à risques…).
Les victimes dépriment et il leur est de plus en plus difficile de sortir de la situation de violence.
Les auteur-e-s sont souvent des personnes qui ont une faible estime d’eux/elles-mêmes. Ils/elles ne sont pas capables de nouer une relation égalitaire avec quelqu’un, de négocier, de gérer des conflits.
Teste tes connaissances
Voici des mises en situation de violence dans le couple.
Classe-les selon le type de violence en cliquant sur la case appropriée : verbale, psychologique, physique, sexuelle et/ou économique.